La coiffure, un secteur particulièrement touché par la crise sanitaire

Si la situation économique pour les professionnels de la coiffure n’était déjà pas simple en 2019, l’arrivée du coronavirus en début d’année 2020 n’a fait qu’empirer la situation. Zoom sur un secteur particulièrement touché par la crise sanitaire !

Un marché déjà en difficulté avant la crise

Avant l’arrivée du confinement en mars dernier, le secteur de la coiffure rencontrait déjà de nombreuses difficultés. Les acteurs du milieu doivent en effet faire face à deux principales problématiques, et cela, depuis de nombreuses années :

Des difficultés de recrutement : Selon Pôle emploi, 68,5% des entreprises de coiffure et d’esthétique anticipent « des difficultés de recrutement » alors qu’elles n’étaient que 51% à en éprouver en 2013. Comme l’explique l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure (UNEC), le métier est délaissé par les jeunes. « Aujourd’hui, environ 50 % des salons de coiffure n’ont aucun salarié. Et 20 % des patrons ont plus de 55 ans. Ils vont devoir transmettre leur salon, cela offre des opportunités aux jeunes qui veulent entrer dans la profession. »

Un secteur de plus en plus concurrentiel : les professionnels de la coiffure doivent faire face à une concurrence de plus en plus importante, notamment avec le développement de la coiffure à domicile. Si les réseaux affichent un meilleur chiffre d’affaires, les indépendants ont beaucoup plus de mal à maintenir à flot leur activité.

Des nouvelles mesures qui fragilisent davantage le secteur

Comme vous vous en doutez, l’évolution de la situation sanitaire en France n’arrange rien. En effet, depuis le début du deuxième confinement, les salons de coiffure n’ont plus le droit d’exercer leur activité. Si une lueur d’espoir avait eu lieu pendant quelques jours pour les coiffeur(se)s à domicile, qui bénéficiaient d’une autorisation d’exercer leur métier, le gouvernement est vite revenu sur sa décision.

Alain Griset, le ministre en charge des PME avait en effet annoncé le 2 novembre que les coiffeurs à domicile ne pourront plus travailler pendant le confinement.

Bruno Le Maire justifiait cette mesure en précisant « qu’il n’est pas compréhensible pour un salon de coiffure qui a fait tous les efforts pour s’adapter aux règles de sécurité sanitaire, que dans le même temps, vous puissiez avoir de la coiffure à domicile. Donc nous corrigeons les choses dans la journée et la coiffure à domicile ne sera plus possible. « 

Une décision qui suscite la déception de Nataly Rouyer, coiffeuse en salon puis à domicile depuis 25 ans, comme de nombreux autres professionnels du secteur.

Quelles conséquences pour les écoles de coiffure ?

Les écoles de coiffure doivent également se réinventer depuis l’arrivée de la crise.

Silvya Terrade, école de coiffure & CFA à Lyon, a par exemple dû fermer son école durant plusieurs mois pendant le premier confinement et proposer ses formations (CAP, brevet professionnel et bac professionnel) à distance.

Une situation compliquée, que ce soit pour les enseignants ou les élèves. En effet, cela leur implique de revoir complétement revoir leurs méthodes de travail et de se former aux outils numériques. Quant aux nombreux élèves de la filière professionnelle (CAP, BEP, bac pro…), le confinement a des effets « catastrophiques », s’alarment profs et syndicats, selon lesquels la priorité n’est pas de maintenir une continuité pédagogique mais un « contact » avec eux.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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