A Lyon, le conflit taxis/UberPop vire au carnage

Econduit par un taxi en grève, un lyonnais de 26 ans, qui menaçait de faire appel aux services d’UberPop, s’est fait subitement attaquer par plusieurs chauffeurs professionnels. Le malheureux a eu le nez broyé et la mâchoire fracturée.

Le conflit entre les taxis et les utilisateurs de l’application de transport UberPop a pris des allures de film d’horreur le week-end dernier, à Lyon. Le paradoxe c’est que la victime des violences souhaitait, au moins dans un premier temps, faire appel aux services d’un chauffeur professionnel. Son revirement lui a été fatal et l’a conduit tout droit aux urgences de l’hôpital.

Aucune preuve contre les taxis

Tout a débuté, samedi soir, quartier Confluence où Alexandre, 26 ans, s’adresse à un taxi pour rentrer chez lui. Il est tard, 2h30. Une voiture semble disponible. Le jeune homme s’approche, demande une course mais se fait refouler par le chauffeur qui affirme être en grève. Pas content, Alexandre rétorque alors qu’il va se rabattre sur le service de co-voiturage entre particuliers UberPop, contre lequel pestent depuis des mois les sociétés de taxis, victimes d’une concurrence qu’ils jugent « déloyale ». Il commence à manipuler son smartphone et tombe rapidement sur un usager qui se propose de l’embarquer. Il n’en aura pas le temps. Plusieurs chauffeurs se précipitent sur lui, très menaçants. Alexandre voit alors des poings fermés s’abattre sur son visage à toute vitesse. A l’oeil d’abord, avant qu’un coup violent ne lui vrille le nez et qu’un nouveau choc fasse, dans un claquement sec, craquer les os de sa bouche. Cette version est celle de la victime, confirmée par la police lyonnaise. Elle semble crédible, au regard du climat de tension qui règne depuis plusieurs semaines dans plusieurs grandes villes de France, où les chauffeurs professionnels se disent prêts à en découdre avec Uber.

Transporté à l’hôpital, Alexandre, perclus de douleurs, a senti progressivement son nez et son œil gauche enfler. Au total, trois fractures lui ont été diagnostiquées à la mâchoire, et des « plaquettes métalliques » vont lui être appliquées pour maintenir sa pommette défoncée. « Il pleurait des larmes de sang » a témoigné son père.

Interrogé sur ce sinistre fait divers par un journaliste d’Europe 1, le président de la fédération des taxis du Rhône pascal Wilder a estimé qu’il n’existait à ce jour « aucune preuve »  impliquant un chauffeur de taxi, précisant que si la responsabilité d’un professionnel devait être établi,  il condamnerait cet acte, et tolérerait « pas l’usage de la violence physique ».

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