Monsanto condamné à Lyon après l’empoisonnement d’un agriculteur

Un céréalier charentais souffre de troubles cérébraux depuis qu’il a accidentellement inhalé les vapeurs toxiques d’un herbicide produit par la multinationale agrochimique Monsanto.

Paul François, 47 ans, vient de faire plier le géant Monsanto, après dix ans de combat judicaire. Le 27 avril 2004, dans son exploitation charentaise, il était passé tout près de la mort après avoir inhalé une dose importante de Lasso, un pesticide indiqué dans le traitement du maïs. Cette marque très toxique, produite par la firme américaine spécialisée dans l’agronomie, avait été interdite dès 1985 au Canada, puis en 1992 en Belgique et au Royaume-Uni. En France, il a fallu attendre 2007 pour que le Lasso soit retiré de la vente.

Indeminisation totale

Entre-temps, Paul François a subi plusieurs périodes d’hospitalisation liées à des troubles neurologiques qui provoquaient chez lui des nausées, des malaises et des difficultés à parler. Les médecins finissent par déceler une grave lésion cérébrale dont il souffre toujours aujourd’hui. Le rapport avec le Lasso n’est établi qu’un an plus tard lorsque des chercheurs identifient le monochlorobenzène, présent dans la composition du produit (50%), comme un solvant hautement toxique.
Paul François ne s’arrête pas là. Il  parvient à faire entrer son handicap dans la catégorie des maladies professionnelles puis engage un dur combat contre Monsanto. La justice lyonnaise, statuant en seconde instance, a retenu la responsabilité de la firme, estimant qu’elle ne pouvait pas ignorer la dangerosité de son herbicide. Elle devra indemniser « entièrement la victime, Paul François ».
Lors d’une conférence de presse, l’agriculteur a parlé d’une « décision historique » qui prouve que « le pot de terre peut gagner contre le pot de fer ». Son avocat, François Lafforgue, a appelé à la création d’un fonds pour indemniser les victimes des pesticides.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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