Le marché du funéraire : entre innovation et réglementation

Le marché du funéraire français est influencé par de nombreux facteurs : nouvelles tendances, digitalisation, démarche RSE, enterrement à domicile… Les consommateurs sont de plus en plus exigeants lorsqu’ils sont confrontés à l’enterrement d’un proche. Les entreprises doivent donc innover sans cesse afin d’être en adéquation avec les nouvelles tendances du marché. Une démarche qui peut cependant s’avérer difficile à cause de la réglementation stricte.

Des difficultés pour innover

Ces dernières années dans le marché du funéraire, la tendance est à la personnalisation. En effet, les consommateurs sont de plus en plus friands de matériaux écologiques et innovants. Les entreprises se retrouvent donc confronter à une double problématique :

– innover sans cesse tout en adoptant une démarche RSE.
– respecter la réglementation stricte du marché funéraire.

Chaque entreprise du marché doit respecter les normes du Code général des collectivités territoriales (CGCT) qui impose de nombreuses conditions :

– Proposer un cercueil d’une épaisseur de 22 mm pour une inhumation et de 18 mm pour une crémation.
– Équiper le cercueil de quatre poignées afin de le porter et apposer une plaque d’identification avec le nom et prénom du défunt, sa date de décès et sa date de naissance.
– S’assurer que le cercueil soit composé d’une garniture étanche et biodégradable, agréée par le ministère de la Santé, après avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France.

Des consommateurs exigeants

Les consommateurs sont de plus en plus exigeants auprès des entreprises funéraires. En effet, ils souhaitent bénéficier de prestations respectueuses de l’environnement à prix honnête.

Certaines entreprises l’ont bien compris et sont en accord avec les revendications des consommateurs. C’est notamment le cas de la coopérative de pompes funèbres basée à Nantes qui pratique des prix justes afin d’assurer sa pérennité, mais sans spéculation financière sur les services proposés. Cette coopérative fait d’ailleurs des émules puisqu’une autre coopérative est en projet à Rennes. Afin de proposer des tarifs aussi attractifs, cette coopérative offre de nombreuses alternatives plus écologiques à ses clients. Il est par exemple possible d’acheter un cercueil en carton ou sans vernis.

Se faire enterrer chez soi, c’est possible !

Il est tout à fait possible de se faire enterrer au sein de sa propriété. Cependant, cela nécessite de respecter des conditions très strictes. Selon l’article L.2223-9 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), “toute personne peut être enterrée sur
sa propriété”, pourvu que cette dernière soit située hors de l’enceinte des villes et
des bourgs et “à la distance prescrite”, soit 35 mètres de toutes habitations, lieux recevant du public, mais aussi des puits et des sources.

Il faudra également effectuer une demande d’inhumation auprès du préfet concerné et fournir un acte de décès. Cette demande devra être à l’origine du défunt ou bien de sa famille. Si la demande est autorisée, un arrêté préfectoral sera publié. Le maire sera ensuite responsable de la bonne réalisation des conditions prévues par l’arrêté lors de l’inhumation.

À savoir que si vous décidez de vendre la propriété du défunt, son futur propriétaire ne pourra pas exiger l’exhumation du corps. Seul un membre de la famille sera en capacité de le faire.

Les acteurs du marché funéraire souhaitent donc bel et bien innover afin de se différencier de leurs concurrents et répondre aux nouveaux besoins des consommateurs. Cette démarche s’avère cependant difficile puisqu’il s’agit d’un marché très réglementé.

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